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Mes premiers pas avec Mosaic et Netscape restent des souvenirs éblouissants. Simple mais puissant, le web des tout débuts était exigeant: il fallait des connaissances en HTML, un minimum de compréhension d’Apache et quelques rudiments de commandes Unix.

En 30 ans, la technologie a énormément évolué : le cloud, les browsers, les langages de programmation, les frameworks, les IDEs,... Pourtant, créer un site web performant reste un exercice exigeant: markup sémantique, optimisation des librairies js et des images, internationalisation, adaptation à tous les formats d’écrans,…

On ne peut pas non plus faire l’impasse sur le web 2.0: les réseaux sociaux, bien que très criticables, sont des outils puissants de partage et de dissémination. Tout site web doit permettre d’en tirer avantage. Quant aux plateformes, trois avancées méritent d'être retenues :

 rapidement des articles, vidéos, etc., cf. Twitter, Facebook, Instagram.
2. Les blogs permettent de se 

 par la façon singulière de communiquer une sensibilité et une trajectoire qui est toujours unique;
3. Notion, Obsidian ou Logseq ont popularisé le concept de jardin digital, qui sont un moyen merveilleux d'

 en organisant les connaissances sous forme de wiki personnel.

Mon site web me permet de tirer parti de ces 3 pratiques fondamentales:

, j’écris sur les médias (articles, vidéos) qui éveillent ma curiosité; ce sont des contenus facilement partageables.

 me permettent d’organiser mes connaissances en wiki personnel, de manière itérative

Ces trois éléments sont complémentaires. Typiquement:

- un travail d’introspection me permet d’identifier mes questionnements, de les ancrer dans le concret d’une vie vécue;

- je trouve des sources qui alimentent ma réflexion – je note et éventuellement partage mes idées à leur sujet;

- ces sources alimentent mes connaissances que j’organise dans un wiki dont la structure évolue au fur et à mesure de mes apprentissages.

Parce que ces 3 types de contenus sont liés, plutôt que de rester à leur surface comme c’est le cas si on s’en tient aux plateformes spécialisées précitées (réseaux sociaux / blogs / jardins digitaux), on est invité à aller voir en profondeur, à découvrir, à se questionner.

Sur le plan technique, j’ai codé mon site en Typescript/React/TailwindCSS en utilisant le framework 

. Pour accélérer la création de contenus, j’utilise 

 les métadonnées de divers médias (articles, livres,…).

En général, je déteste les commentaires sur les sites web, mais donner au moins la possibilité aux lecteurs de réagir en privé me semble être la moindre des choses. Libre à moi de répondre par e-mail et de donner suite dans une mise à jour de l’article ou dans une note annexe. Pour l’envoi du contenu du formulaire de feedback, j’utilise 

Enfin, pour faciliter le travail de mémoire, principalement pour les livres, j’utilise 

 qui me permet d’annoter mes surlignages et je tire parti de 

 pour intégrer mes annotations dans mon site.

En dehors de mon précieux temps de développement, coût total de l’opération: 0€. Deux exceptions, pour des fonctionnalités relativement accessoires: OpenAI, que je rentabilise très largement par ailleurs; et Readwise dont j’apprécie beaucoup le 

Maintenant, le vrai travail peu commencer!

Entre deux missions, j'ai enfin eu le temps de développer le site que j'ai toujours voulu m'offrir. Un outil pour partager, apprendre et me faire connaître.

Mon site web

C'est un peu le réflexe de base, avec nos styles de vie hyper-urbains, quand on pense à se reconvertir à un mode de vie "plus en phase avec nos valeurs", on se dit qu'on va vivre à la campagne.

- J'habite depuis deux ans à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où je fais de l'agriculture collective et vivrière.
- Je suis en cours d'installation en apiculture dans le Dauphiné.
- On s'installe en collectif dans le Tarn sur une ferme 

 avec un paysan-boulanger, des brasseurs et des arboriculteurs.

Ce n'est pas faute d'y avoir pensé. On a même failli déménager avec toute la famille. Puis, à force de visiter des maisons, on a fini par comprendre ce que c'est, la campagne belge: de l'agriculture intensive à perte de vue, des lignes à haute tension partout et des maisons style Minecraft qui poussent comme des champignons; des routes pas du tout faites pour les vélos, très peu voire pas de mixité sociale, une offre culturelle inexistante, etc, etc.

Pour être honnête, on ne pouvait pas non plus trop s'éloigner de Bruxelles parce que ma femme, elle, elle a un boulot qui lui plaît et qui, au passage, a du "sens". Et bon donc, là où on pouvait se permettre d'aller sans perdre trop de temps dans les emboutes, c'est juste moche.

Maintenant c'est vrai qu'il y a des coins plus jolis en Belgique. D'ailleurs, un an après avoir renoncé à notre projet de reconversion, et pour être sûrs de faire le bon choix, nous avons testé un truc: nous avons loué un chalet dans les Ardennes pour y passer les week-ends...

Là, premier constat: c'est bruyant. C'est simple: le week-end, à la campagne, c'est quand 

 tond sa pelouse. Concrètement, ça veut dire que tous les voisins vont s'y mettre, chacun sur son petit tracteur. Au passage, la mutualisation des ressources, c'est encore une lointaine utopie: j'ai bien dit 

 son petit tracteur, hein. Ensuite, nous avons compris autre chose: c'est vrai que nous avions trouvé un petit coin sympa à l'orée d'un petit bois, mais:

hormis quelques endroits un peu sauvages, la grande majorité de ce qu'on appelle "forêt" consiste en un alignement parfaitement sordide de sapins promis à l'abattage. C'est à vous foutre le bourdon en moins de deux.

il y a bien quelques sentiers communaux où le citoyen moyen est autorisé à déambuler, mais le gros de la "forêt" c'est le territoire des chasseurs. Mais oui, mais oui, de vieux mâles dominants, malades et bedonnants, imbibés d'alcool et munis d'armes léthales qui 

Enfin, il y a la voiture qui, d'accessoire occasionnel pour les escapades un peu lointaines est devenue l'outil indispensable pour tout déplacement aussi anodin soit-il. Du coup, la rationalité veut qu'on aille se ravitailler le plus efficacement possible dans les centres commerciaux saturés d'enseignes globalisées parfaitement débectantes.

Ah, et un point non sans importance: l'alimentation. Car c'est là l'un des attraits, au moins théorique, de l'appel à la campagne, n'est-ce pas? Mais là aussi, le désenchantement est au rendez-vous. Car le bio, à la campagne, c'est un truc de riches. Le maga bio là-bas, c'est environ 30% plus cher que chez nous. C'est vrai qu'il y a moins de monde, mais il y a moins de choix, aussi. Vous me direz qu'on peut aller se fournir directement chez le producteur, peut-être? Sans doute, mais ce sera au prix d'hectolitres d'hydrocarbures. Le terroir attendra, il va falloir s'habituer aux légumes au glyphosate.

OK, j'arrête. Ceux qui vivent heureux à la campagne, SVP, ne prenez pas ça trop au sérieux.

Tout ce que je veux dire, c'est que l'idéal d'un retour à la terre, à une activité simple et bonne, ça va pour ceux qui ont la vie devant eux. Pour nous les vieux, à moins d'une reconversion radicale et militante, ce n'est juste pas une option.

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Nous n'irons pas vivre à la campagne